Gabon : 4 statistiques qui illustrent l'échec des militaires
Tout Gabonais honnête et lucide se rend compte que la junte du CTRI incarne la continuité de l’incompétence et du mépris envers les gouvernés.
MINVOUL — Ce n'est plus un secret au Gabon : la junte du CTRI qui a pris le pouvoir l'année dernière en promettant des réformes et des solutions aux maux du pays n'a fait que plonger les Gabonais dans une plus grande misère. Les Gabonais attendaient un changement positif après des décennies de gestion controversée sous Ali Bongo, mais la réalité actuelle est implacable. À travers quatre chiffres accablants, on mesure l'ampleur de cet échec du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compères en treillis.
Premier chiffre : 42 250. C'est le nombre de tables-bancs manquants dans les écoles à travers le pays, selon un aveu récent de Camélia Ntoutoume Leclercq, ministre de l’Éducation. Cette pénurie d’équipements scolaires expose les élèves à des conditions d'apprentissage déplorables et compromet leur avenir.
L’indifférence du gouvernement face à ce déficit reflète une gestion insouciante de l’éducation. La ministre, issue de l’ancien régime et curieusement maintenue en poste par la junte du CTRI, incarne cette continuité de l’incompétence et du mépris pour la jeunesse gabonaise. Comment justifier que des milliers d’élèves n’aient même pas de quoi s’asseoir pour étudier dans un pays aux ressources abondantes ?
Deuxième chiffre : 6,2 milliards de francs CFA. C'est la somme astronomique allouée en 2025 aux salaires des fonctionnaires travaillant au palais présidentiel, rapporte Gabon Media Time. Loin de se serrer la ceinture, le régime militaire prévoit une augmentation significative de ce budget par rapport à l’année précédente, alors même que la majorité de la population gabonaise lutte pour joindre les deux bouts.
Comment peut-on être aussi déconnecté des réalités du terrain ?
Cette dépense faramineuse, totalement disproportionnée, témoigne d’un pouvoir qui ne se soucie pas du quotidien des Gabonais. Ce favoritisme budgétaire en faveur de la présidence illustre une dérive préoccupante vers le népotisme et l’enrichissement personnel.
Troisième chiffre : 71 %. C'est le ratio de la dette publique gabonaise par rapport au produit intérieur brut (PIB), un chiffre alarmant qui continue de grimper sous la direction de la junte. Albert Ondo Ossa, économiste bien connu puisque vainqueur de l’élection présidentielle de 2023, a souligné que le pays se dirige vers un ratio de dette de 78 % du PIB.
La trajectoire empruntée par la junte n’apporte donc aucune amélioration par rapport aux années Bongo. Bien au contraire, elle semble aggraver la crise économique. Cette dette écrasante, conséquence d’une gestion hasardeuse, risque de peser sur plusieurs générations de Gabonais, les privant des investissements essentiels dans les infrastructures, la santé et l’éducation. Il y a-t-il un pilote dans l'avion CTRI ?
Enfin, le chiffre zéro. C’est le nombre de quartiers de Libreville, la capitale, qui auront accès à une alimentation électrique continue pendant 24 heures. Selon un calendrier publié par la Société nationale d'eau et d'énergie du Gabon (la SEEG), chaque quartier sera privé d'électricité pendant au moins deux heures.
Des quartiers comme Ambowe, Okala et Angondje connaîtront même plusieurs coupures en une journée.
[INFO]
— SEEG Gabon (@SEEG_Gabon) November 4, 2024
Planning prévisionnel** de délestages rotatifs dans le Grand Libreville du Lundi 04 novembre 2024.
**élaboré à titre indicatif pic.twitter.com/kwzyqiAmhB
Cette instabilité énergétique a des conséquences dramatiques sur les petits commerces qui dépendent de la réfrigération, sur les ménages, et surtout sur les établissements de santé. Comment un pays peut-il espérer se développer quand sa capitale, Libreville, est plongé quotidiennement dans l'obscurité ?
Oligui et le CTRI must go
Le constat est sans appel : la junte du CTRI a échoué à répondre aux attentes et besoins fondamentaux de la population gabonaise. Au lieu de réparer les erreurs du passé, elle en a créé de nouvelles, plongeant le pays dans un chaos économique et social sans précédent.
Les Gabonais méritent un leadership compétent et engagé envers le bien commun. Il est donc impératif que le général Oligui Nguema et sa junte retournent dans les casernes pour laisser la place à des civils compétents qui conduiront le Gabon vers une véritable transition démocratique.