Gabon : Oligui et les taxis de la malchance
TaxiGab+, l'un des rares projets tangibles de la transition, est en train de se transformer en scénario cauchemardesque.
MOABI - Le projet TaxiGab+, lancé en grande pompe par le chef de la junte du CTRI, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, est en passe de devenir un véritable cauchemar.
Loin d’être des symboles d’espoir pour les citoyens au chômage, ces 417 taxis sont rapidement devenus… les taxis de la malchance. Pas un jour ne passe sans qu’on ne voie sur les réseaux sociaux une image d'un de ces taxis fraîchement offerts, réduit en tas de ferraille après un énième accident. Le dernier décompte ? Une victime mortelle. Oui, vous avez bien lu. Et on se demande… qu’est-ce qui a bien pu mal tourner ?
Maladministration chronique
Certains murmures affirment que, comme d'habitude, les véhicules n’ont pas été confiés aux conducteurs les plus expérimentés, mais plutôt aux copains et aux coquins du régime. Comme si la maîtrise d’un volant se transmettait par influence et népotisme !
D’autres, plus spirituels, pointent du doigt une erreur de calcul moins tangible : les autorités auraient oublié de bénir les conducteurs après avoir pourtant "soigneusement" béni les véhicules. Résultat ? Un programme censé résoudre le chômage vire au fiasco quotidien sur les routes de Libreville. Mais que pouvait-on attendre de plus, après tout ?
Cette distribution de taxis n’est qu’une énième maladresse administrative de notre cher général-président. On ne sait même plus si c'est de la malchance ou de l'incompétence !
Des projets mal ficelés et mal gérés
La liste des projets mal ficelés et mal gérés ne cesse de s’allonger : concours de la fonction publique bâclés, parcelles de logements sociaux mal réparties, routes en béton (bravo l'innovation !), dialogue national dit "inclusif" où les participants sont triés sur le volet, référendum qui a pris l’eau avant même d’avoir pris forme. Et maintenant, nous voilà avec ces "taxis de la malchance". Peut-être qu'il aurait été plus judicieux de distribuer des vélos – plus écologiques et, à ce rythme, certainement plus sûrs.
Quoi qu’il en soit, il est clair que la logistique de cette grande idée était aussi mal préparée que les véhicules eux-mêmes. S'il s'agissait d'un test de conduite pour le CTRI, on peut dire sans hésitation qu'il a fini dans le fossé.