Oligui prêche la Gabonisation mais inscrit ses enfants dans une école French

Oligui prêche la Gabonisation mais inscrit ses enfants dans une école French
Capture d'écran.

Le choix paradoxal et hypocrite d'un président qui prêche la « gabonisation » mais envoie ses enfants dans une école étrangère.

MAKOKOU Lundi matin, alors que les écoliers gabonais faisaient leur retour en classe, un événement a marqué l’opinion publique de façon saisissante. Le général et chef de la junte du CTRI, Brice Clotaire Oligui Nguema, a été aperçu déposant ses enfants à l’école... mais pas n'importe laquelle : une école française, certes située au Gabon, mais néanmoins étrangère.

Cette image symbolise à elle seule une contradiction flagrante entre les discours officiels et la réalité. Comment expliquer que le général, qui martèle nuit et jour l’importance de la "gabonisation", envoie ses propres enfants dans une école étrangère ?

Quel message envoie-t-il au peuple gabonais, et surtout, aux familles qui n’ont pas d’autre choix que de faire confiance au système éducatif national ?

En tant que président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema devrait être un modèle, une figure de proue qui montre la voie. Cependant, en choisissant une école étrangère pour ses enfants, il expose, de façon implicite mais éclatante, les failles du système éducatif gabonais. C’est un aveu d'échec sur la qualité des écoles nationales et, pire encore, un signal clair que ceux qui ont les moyens n’accordent aucune confiance à l'éducation nationale.

Si les écoles gabonaises ne sont pas assez bonnes pour les enfants du président, pourquoi le seraient-elles pour les gosses des citoyens lambda ? Ce geste est non seulement ironique, mais profondément insultant pour le peuple gabonais qui mérite une éducation de qualité pour tous ses enfants, quel que soit leur statut social.

La ministre Camélia Ntoutoume Leclerc doit démissionner

Cet incident doit aussi rappeler les responsabilités de celles et ceux en charge du système éducatif, en premier lieu la ministre de l'Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclerc. Si elle a un tant soit peu d’honneur et de respect pour sa fonction, elle devrait démissionner immédiatement. Ce geste de défiance du président de la transition est une condamnation claire de sa gestion et de l’état lamentable du secteur qu’elle supervise.

Pourquoi les enfants du président devraient-ils bénéficier d’un traitement différent ? Si le système qu’elle dirige ne peut même pas convaincre la plus haute autorité du pays, Camélia Ntoutoume Leclerc (qui a travaillé déjà pour Ali Bongo) devrait avoir la décence de se retirer et de laisser quelqu'un d'autre tenter de réparer les dégâts.

Le peuple gabonais mérite des dirigeants qui croient en leurs propres paroles et qui placent leurs enfants dans les mêmes écoles que celles des citoyens ordinaires. Le CTRI, par ce geste d'Oligui Nguema, prouve encore une fois qu'il n'est qu'un ramassis d'amateurs en treillis.

Si le Gabon avait un Parlement digne de ce nom, les députés devraient adopter une loi qui exige que les enfants des dirigeants aillent dans les écoles publiques du quartier où ces derniers résident. Mais hélas...