Le CTRI prêche l'entreprenariat mais détruit les plantations des Gabonais

Le CTRI prêche l'entreprenariat mais détruit les plantations des Gabonais
Une mère gabonaise déplore la perte totale de sa plantation après sa destruction par les autorités sans avertissement.

Le Gabon, pays doté d’un patrimoine naturel exceptionnel mais qui dépend des importations pour sa sécurité alimentaire, ne peut pas se permettre de négliger ses cultivateurs.

MOUILA — Dans le Gabon profond, des plantations ont été détruites par les autorités. La raison invoquée : ces fermiers, pour la plupart des mamans, n’avaient pas de permis pour exploiter ces terres. Un raisonnement totalement erroné. En droit foncier, la possession et l’usage fructueux d’un terrain confèrent une légitimité bien plus grande que la simple détention de documents officiels. La terre est un bien qui se travaille, et c’est par la sueur de leur front que ces femmes l’ont mise en valeur, nourrissant leurs familles et leurs communautés.

Comment donc expliquer que les autorités détruisent ces plantations ?

Cette situation est d'autant plus scandaleuse que ces Gabonaises n'ont même pas été averties suffisamment à l’avance, ce qui leur aurait permis de récolter les fruits de leur dur labeur. Les cultures, soigneusement entretenues au fil des mois et des années, ont été réduites à néant en quelques instants par des bulldozers. Cet acte démontre à suffisance un profond mépris envers les paisibles citoyens qui vivent du fruit de leur travail honnête.

Exigence de dédommagement

Les autorités gabonaises, dirigées par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, doivent prendre leurs responsabilités dans cette affaire. L’État doit reconnaître l'injustice commise et compenser les agricultrices pour les pertes subies. Une indemnisation à la juste valeur marchande est le minimum que l’on puisse exiger pour réparer le tort causé à ces femmes courageuses.

Le Gabon, pays riche en terres agricoles et doté d’un patrimoine naturel exceptionnel, ne peut se permettre de négliger ses cultivateurs. Ce sont eux qui, par leur travail, assurent la sécurité alimentaire de nos communautés. Réduire à néant leurs efforts sans préavis ni compensation n'est pas seulement une violation de leurs droits ; c'est également une atteinte à l’avenir même du pays.

Au lieu de décourager ces femmes qui ont contribué à l’économie locale, les autorités gabonaises devraient les soutenir, valoriser leur savoir-faire, et leur offrir des moyens pour régulariser leur situation si nécessaire. La terre appartient à ceux qui la cultivent, et il est grand temps que les autorités gabonaises respectent ce principe fondamental.

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