Les 10 plus gros scandales du CTRI en 1 an
Comment faire confiance à un gouvernement qui commet autant d'actes de tromperie en une seule année ?
MOUILA — Il est difficile d'imaginer qu'un pays puisse sombrer dans tant de dérives en une seule année, mais c'est précisément ce qui s'est passé au Gabon sous la direction de la junte du CTRI dirigée par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.
Voici une liste des dix scandales les plus choquants qui ont ébranlé la nation durant cette première année de régime militaire.
Scandale 1 : des morts et zéro justice sur la plateforme de Pérenco
Le premier grand scandale concerne la mort tragique de six travailleurs suite à un incendie sur la plateforme pétrolière Bécuna de l'entreprise française Pérenco. Les normes de sécurité laxistes sont pointées du doigt. Ce qui a envenimé la situation, c'est l'empressement avec lequel ces hommes ont été enterrés dans de simples cercueils en bois, quelques jours à peine après leur décès. La douleur des familles a été amplifiée par cette gestion désinvolte. Pire, un procureur local qui avait fait arrêter les dirigeants de la compagnie a été limogé par les autorités de Libreville, provoquant une véritable indignation au sein du public.
Scandale 2 : dette impayée et deux dégradations de la note de crédit
Dans un laps de temps très court, le Gabon a vu sa note de crédit dégradée par Moody's, puis par Fitch. Ce double choc a été d’autant plus scandaleux que le ministre des Finances, Mays Mouissi, avait trompé la population en affirmant avoir épuré les arriérés de dettes du pays. Le mensonge a coûté cher au contribuable, car deux dégradations signifient des risques accrus pour les créanciers potentiels, entraînant des taux d'intérêt plus élevés. Pourquoi mentir, alors qu'il aurait suffi d’admettre que le gouffre de la dette avait été creusé par le régime précédent ? Réponse: ces gens sont foncièrement malhonnêtes.
Scandale 3 : l’expulsion illégale et inhumaine de Ramon Kotta
Le cas de Ramon Kotta, un opposant politique camerounais ayant trouvé refuge au Gabon, a choqué les défenseurs des droits de l’homme. Contrairement à Ali Bongo, qui n’avait jamais accepté de le livrer au régime de Paul Biya, la junte du CTRI sous Oligui Nguema l'a expulsé. Ce geste a envoyé un message clair : la junte n’honorera pas ses engagements internationaux en matière de protection des droits humains. Un coup dur pour la réputation du Gabon.
Scandale 4 : les fake taxis et les faux terrains
Le régime militaire du CTRI a annoncé en grande pompe l'achat de 417 taxis destinés aux citoyens sans emploi. Toutefois, pour en prendre possession, les conducteurs devaient au préalable verser une caution de plus d'un million de francs CFA ! De plus, les paiements mensuels sur deux ans dépassaient largement le prix du véhicule. Comment cela aide-t-il à sortir les gens de la pauvreté ? Un autre scandale similaire concernait la distribution de parcelles de terrain, qui s'est également révélée être une arnaque du CTRI.
Scandale 5 : Le faux dialogue inclusif
La junte a prétendu organiser un dialogue national inclusif pour écrire une nouvelle page pour le pays. En réalité, les participants étaient triés sur le volet, et leurs décisions n’étaient que des recommandations non contraignantes. Pire encore, le rapport final, diffusé après la clôture, a été immédiatement désavoué par les participants eux-mêmes. Ce rapport erroné a néanmoins servi de base à un projet de modification constitutionnelle actuellement en cours d'examen au parlement.
Scandale 6 : le pétrole bradé à Total jusqu'en 2042 !
Le général au pouvoir a unilatéralement accordé une extension exclusive de 25 ans à Total pour l'exploration pétrolière jusqu’en 2042, sans impliquer Gabon Oil Company. Cela a suscité de vives critiques.
Comment un régime qui se targue de défendre la souveraineté du Gabon peut-il céder un secteur clé à la France sans transparence ni partage équitable des redevances ?
Scandale 7 : libération de deux violeurs et meurtriers présumés
Deux hommes, ayant avoué avoir violé et tué une jeune fille de 18 ans, ont été mystérieusement libérés de prison. Leur évasion suivie d'une exfiltration vers la France, peu après leur incarcération, soulève de sérieuses questions. Une enquête a été ouverte, mais il est peu probable qu’ils soient jugés pour ce crime odieux.
Scandale 8 : La fausse veuve de Léon Mba
Lors des festivités de l'indépendance, une vieille dame a été présentée au public comme la veuve du premier président du Gabon, Léon Mba. Rapidement, les héritiers de ce dernier ont dénoncé ce mensonge éhonté. Cette femme n'avait aucun lien avec le président défunt. Ce mensonge, probablement orchestré par des conseillers proches du régime, a abusé d'une vieille âgée de 104 ans et ridiculisé le pays.
Scandale 9 : Fly Gabon, turbulences dans le ciel
Le lancement de Fly Gabon, nouvelle compagnie aérienne nationale, s’est transformé en fiasco. D'abord, la junte a usurpé l’idée de deux pilotes gabonais basés aux États-Unis venus en toute bonne foi dans l'espoir de faire avancer leur pays. Peine perdue, leur idée a été récupérée, leurs noms ont été effacés et le projet a été remis entre les mains d'amateurs qui au final se sont cassé la figure. Pour preuve? Ils ont acheté des avions usés et dangereux. Lors d'un des premiers vols, un incident technique a contraint l'avion à faire demi-tour, provoquant une panique parmi les passagers.
Pire, des doutes persistent quant à l'existence juridique de Fly Gabon. Certains analystes suggèrent même que Fly Gabon pourrait être une filiale d’Afrijet, une compagnie aérienne privée. Depuis son lancement, les Gabonais se demandent où et quand la compagnie a recruté son staff. Ça sent l'arnaque !
Scandale 10 : le général scolarise ses enfants dans une école française
Le général-président, prétendant restaurer la dignité du Gabon, a inscrit ses enfants dans une école française plutôt que dans une école publique gabonaise. Pire encore, il s’est filmé en souriant alors qu’il les accompagnait, sans se rendre compte de l’aveu cinglant que cela représentait pour l’état déplorable du système éducatif gabonais.
Un gouvernement qui commet autant d'actes de tromperie en une seule année ne mérite certainement pas de rester au pouvoir un jour de plus.