Le bilan du CTRI en 5 questions

Le bilan du CTRI en 5 questions

Cinq questions que chaque Gabonais devrait poser pour évaluer le bilan des militaires un an après leur arrivée au pouvoir par putsch.

MAKOKOU — Il y a un an, le Gabon entrait dans une nouvelle ère après le coup d'État mené par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d’armes du CTRI. La promesse d'un renouveau politique, économique et social a soulevé l'espoir de nombreux Gabonais, fatigués d'un régime Bongo jugé corrompu et inefficace. Mais un an plus tard, les espoirs ont été déçus, et les réalités semblent bien sombres. Voici cinq questions essentielles pour évaluer l'état du pays aujourd'hui.

1. Quel est le taux de chômage chez les jeunes?

Le chômage des jeunes est l'un des problèmes les plus criants au Gabon. Avant le coup d'État, les jeunes se plaignaient déjà du manque d'opportunités, mais la situation semble s'être aggravée. Sous la direction du général Oligui Nguema, aucune politique économique significative n'a été mise en place pour relancer le marché de l'emploi. Les projets de développement annoncés sont restés des promesses vides, et les entreprises locales, déjà fragiles, souffrent davantage d'une instabilité économique croissante. Aujourd'hui, plus que jamais, la jeunesse gabonaise se retrouve sans perspective, exacerbant ainsi la crise sociale.

Pire: la poignée de concours de recrutement annoncés à grande pompe ont accouché d’une souris. Comme d’habitude, les privilégiés ont placé leurs enfants, neveux, nièces et tchizas… Échec !

2. La dette nationale a-t-elle diminué ?

Sous l'ancien régime, la dette nationale était déjà un sujet d'inquiétude. Cependant, la prise de pouvoir par la junte du CTRI n'a fait qu'aggraver la situation. Au lieu de stabiliser l'économie, les nouvelles autorités ont emprunté à tout-va pour financer des projets souvent opaques et sans impact réel sur le développement du pays. Cette gestion irresponsable, guidée par Oligui Nguema et son ministre Mays Mouissi, a plongé le Gabon dans un cycle de surendettement, menaçant la souveraineté économique du pays et hypothéquant l'avenir des générations futures. Deux agences de notation ont même abaissé la note souveraine du Gabon. Qui arrêtera Mays Mouissi ?

3. Les Gabonais sont-ils égaux devant la loi ?

Le système judiciaire gabonais a toujours été critiqué pour sa partialité et sa corruption. Les auteurs du coup d'État avaient promis de rétablir l'État de droit, mais la réalité est toute autre. Les inégalités devant la justice sont plus criantes que jamais.

De paisibles citoyens sont arbitrairement arrêtés et torturés en toute impunité tandis que les proches du régime militaire échappent aux poursuites. Les promesses de réformes judiciaires sont restées lettres mortes, renforçant un sentiment d'injustice parmi la population.

4. Les Gabonais se sentent-ils plus en sécurité qu’ avant?

Le coup d'État devait également restaurer la sécurité et l'ordre dans le pays. Pourtant, un an plus tard, le Gabon est en proie à une recrudescence de la violence et de l'insécurité. Les forces de l'ordre, plus préoccupées par la répression des dissidents que par la protection des citoyens, ont abandonné leur mission première. Les crimes rituels continuent et les agressions se multiplient, laissant la population dans un état de peur constante. S’achemine-t-on vers un couvre-feu permanent ?

5. La vie chère a-t-elle diminué ?

Enfin, le coût de la vie au Gabon est devenu un fardeau plus qu’insupportable pour la majorité des Gabonais. La junte n'a pas réussi à maîtriser l'inflation, et les prix des produits de première nécessité continuent de grimper. Malgré la mercuriale. La population, déjà appauvrie, doit faire face à une dévaluation de leur pouvoir d'achat, aggravée par le maintien du Gabon sous le franc CFA. La classe moyenne, autrefois espoir de stabilité économique, est en voie de disparition, et la pauvreté s'étend. Qui réveillera le schtroumpf dormeur Mays Mouissi ?

Conclusion : le Gabon a reculé sous le CTRI

Un an après le coup d'État, force est de constater que le Gabon a régressé sous le régime militaire de Brice Clotaire Oligui Nguema. Les promesses de réformes et de renouveau n'ont pas été tenues. Au contraire, les problèmes du pays se sont aggravés, plongeant le Gabon dans une crise profonde. Les Gabonais espéraient un avenir meilleur, mais se retrouvent face à un passé qui les rattrape. Il est impératif que la communauté internationale et les citoyens gabonais prennent conscience de la situation et agissent avant qu'il ne soit trop tard.

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