L’étrange affaire du cadavre disparu dans le Haut-Ogooué

L’étrange affaire du cadavre disparu dans le Haut-Ogooué
Le caveau destiné à accueillir la dépouille du papa décédé reste vide. (Photo: capture d’écran)

« On accepte que notre papa est mort, c'est vrai, mais nous ne pouvons pas accepter que son corps ne nous soit pas rendu. »

MOUNANA C’est une histoire des plus sordides sous l’ère du « coup de la libération » clamé haut et fort par le CTRI chapeauté par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.

Au départ il s’agissait d’un fait ordinaire : un homme meurt, sa famille prend soin de son corps en le confiant au service des pompes funèbres. Rien de plus banal. Mais ce qui s’est passé ensuite dépasse l’entendement et ferait frissonner même les plus stoïques d’entre nous.

Nous sommes dans la province du Haut-Ogooué. Une famille en deuil, qui, comme toute famille bantoue respectable, se prépare à dire un dernier adieu à un être cher. Mais quand est venu le moment de récupérer le corps du défunt, c’est là que l’histoire prend une toute autre tournure : le cadavre est introuvable!

L’indignation et la stupeur étaient palpables lorsque la nouvelle a éclaté en direct sur Facebook ce jeudi. Devant la caméra, on pouvait voir les membres de la famille, de tous âges, réunis autour d’un caveau vide.

Le présentateur du direct, visiblement exaspéré, s’est lancé dans un monologue poignant : « Ça fait pratiquement 2 semaines que la situation perdure et personne ne réagit réellement ! » On le sentait à bout.

Et on le comprend. Car, en effet, deux semaines à attendre que le corps de votre père réapparaisse comme par magie, c’est un supplice que personne ne devrait endurer. Mais c’est bel et bien ce qui se passe.

A bout de nerfs, notre interlocuteur lance un appel au général Oligui Nguema qui séjourne justement dans la province en ce moment.

S’attendant au mieux tout en préparant le pire, il avertit que la famille n’a pas l’intention de se laisser faire et risque de barricader le bâtiment des pompes funèbres.

« Vous pouvez envoyer l'armée ou la police, nous sommes prêts à les accueillir », lance-t-il, au bout du rouleau.

Un autre fils du défunt, tout aussi visiblement désemparé, a résumé le sentiment général avec une simplicité déchirante : « La mort est un passage obligatoire pour tous. On accepte que notre papa est mort, c'est vrai, mais nous ne pouvons pas accepter que son corps ne nous soit pas rendu. »

Cette phrase, dans toute sa simplicité, fait écho à une souffrance humaine profonde, à la quête désespérée de dignité dans la mort.

Et que dire des autorités ? De ce cœur glacé qui, malgré avoir été saisi de l’affaire, tarde à réagir. Combien de temps encore cette famille devra-t-elle endurer cette attente insensée ? En attendant, le cadavre est toujours introuvable, et l’indignation, elle, ne fait que grandir.

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