Oligui a « volé » des oiseaux rares appartenant à Ali Bongo, selon Jonas Moulenda
Cette affaire démontre à suffisance une dérive inquiétante du régime du CTRI qui était censé redresser le pays en montrant le bon exemple.
MINVOUL - Lundi soir, un événement inattendu a secoué la scène politique gabonaise et captivé l’attention de nombreux observateurs. Lors d’un direct, Jonas Moulenda, journaliste d’investigation exilé et fondateur du Parti pour l’Unité et la Renaissance (PUR), a accusé le chef de la junte gabonaise, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, d’avoir « volé » des flamants roses et un perroquet extrêmement rare appartenant à l’ancien président déchu, Ali Bongo Ondimba.
Selon M. Moulenda, l’information a été initialement divulguée par la Radio France Internationale (RFI), mais il affirme que des sources proches des cercles de la junte ont confirmé cette incroyable affaire. Les flamants roses, emblématiques de la résidence présidentielle, auraient été subtilisés dans ce qui semble être un coup monté orchestré par le général Oligui Nguema lui-même, affirme le journaliste d'investigations.
Une série de scandales
Cette révélation s’inscrit dans une succession de scandales qui entoure le régime militaire depuis son arrivée au pouvoir. Les Gabonais se souviendront qu'après avoir annoncé avec fracas la saisie de sommes d’argent astronomiques dans les résidences des dignitaires du régime déchu, la junte a cessé d’en rendre compte, plongeant dans une opacité totale.
À cela s’ajoute la confiscation controversée des propriétés de Sylvia Bongo, l’ancienne première dame, lesquelles ont été redistribuées de manière opaque, et selon Jonas Moulenda, attribuées aux proches du général Oligui Nguema.
Une indignation croissante
Ces affaires, et particulièrement celle des oiseaux rares, symbolisent une dérive inquiétante du régime censé redresser le pays après des années de gouvernance critiquée sous Ali Bongo. Jonas Moulenda, connu pour son franc-parler, déplore cette situation et appelle à une mobilisation citoyenne.
« Est-ce que comme ça c'est bien ? » interroge-t-il avec véhémence, ajoutant: « Oligui a volé les voitures d'Ali Bongo ! ».
Autant de scandales qui, aux yeux du journaliste, ne font que ternir davantage l’image de la transition politique au Gabon.
Vers un point de rupture ?
Le silence des autorités face à ces accusations, couplé à un sentiment croissant de frustration dans la population, risque de fragiliser encore davantage la légitimité du général Oligui Nguema. Alors que le pays aspire à des réformes structurelles et à une véritable transparence, ces scandales minent l’espoir d’un nouveau départ.
Pour le peuple gabonais, l’heure est venue de demander des comptes. Les flamants roses, devenus malgré eux un symbole, rappellent que même les détails les plus insolites peuvent révéler de profondes vérités sur la gouvernance d’un pays.