Oligui confond l'ordre des couleurs du drapeau national
Comment expliquer que le général Oligui Nguema a porté une écharpe aux couleurs inversées ?
MALINGA - Ce 4 décembre 2024, une image singulière a marqué les esprits au Gabon et au-delà de nos frontières. Le chef de la junte du CTRI, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, président autoproclamé, est apparu lors d’une cérémonie officielle arborant une écharpe présidentielle qui ne correspondait pas aux couleurs du drapeau national.
Pour rappel, le symbole de la République gabonaise se décline en trois couleurs en bandes horizontales, VERT-JAUNE-BLEU. Or le général Oligui Nguema arborait plutôt un ruban aux couleurs inconnues.
Voici à quoi ressemble le ruban officiel.
Ce détail, que certains pourraient considérer comme anodin, est en réalité une illustration frappante des divisions profondes qui semblent miner son autorité au sein même de ses cercles proches.
L’écharpe officielle d’un président, dans tout pays souverain, est bien plus qu’un simple accessoire vestimentaire. Elle symbolise la continuité de l’État, l’unité nationale et la légitimité d’un chef. Dans le cas du Gabon, les couleurs emblématiques — vert, jaune et bleu — incarnent respectivement la richesse des forêts, les ressources minières et le ciel limpide. Ces teintes ne sont pas un choix aléatoire : elles racontent l’histoire du pays et ses aspirations.
Alors, comment expliquer que le général Oligui ait porté une écharpe dépareillée ? L’erreur n’est pas seulement de nature protocolaire ; elle reflète un désalignement préoccupant entre le dirigeant et ceux qui l’entourent.
Gaffe ou message calculé ?
Certains observateurs estiment que ce faux pas traduit un manque de rigueur ou une simple méprise dans l’organisation. Mais une analyse plus poussée laisse entrevoir une réalité bien plus inquiétante. Dans les régimes autoritaires, où chaque détail est contrôlé, une telle « erreur » pourrait être interprétée comme un acte délibéré, orchestré par des subordonnés cherchant à discréditer leur chef.
Le général Oligui, qui s’est imposé à la tête du Gabon par un coup d’État, semble de plus en plus isolé. Ce manque de cohésion interne soulève des questions sur la solidité de son régime. Une écharpe non conforme peut sembler insignifiante, mais elle pourrait bien signaler une rébellion silencieuse ou une contestation larvée parmi ses plus proches collaborateurs.
Avec moi, le chaos !
Cette situation est alarmante pour le peuple gabonais. Si le général Oligui ne parvient pas à instaurer une discipline de base au sein de son propre cercle, comment peut-il espérer gérer efficacement un pays aux prises avec des défis économiques, sociaux et politiques majeurs ?
L’épisode de l’écharpe non conforme est symptomatique d’un pouvoir en déclin, où le respect et la loyauté semblent s’éroder à mesure que le temps passe. Dans un tel contexte, le risque est grand que des luttes intestines éclatent au sommet, plongeant le Gabon dans une instabilité encore plus profonde.
Leçon pour l’avenir
Le Gabon mérite un leadership capable de rassembler et d’inspirer, et non une gouvernance marquée par des faux pas symboliques et des querelles internes. Ce manque de sérieux, symbolisé par une écharpe qui aurait dû refléter les couleurs de l’espoir et de l’unité, ne fait que renforcer l’idée que le régime actuel est voué à l’échec.
Les Gabonais, en quête de stabilité et de prospérité, ont besoin de dirigeants qui placent l’intérêt national au-dessus de leurs propres ambitions. Sans cela, le pays restera piégé dans un cycle d’instabilité, où même les symboles les plus simples de l’État deviennent des outils de discorde et de division.
Le peuple gabonais mérite mieux. Et ce mieux commence par un respect profond des symboles qui incarnent son identité.