Oligui en voyage, les grèves reprennent au Gabon
De la Comilog aux Eaux et Forêts, ces grèves ne sont que le début d'un vaste mouvement de contestation qui se prépare silencieusement mais sûrement au Gabon.
MOANDA – Après une trêve observée depuis la prise de pouvoir par les militaires du CTRI sous le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, les grèves reprennent de plus belle au Gabon. Ce jeudi, le Collectif des syndicats de la Compagnie Minière de l’Ogooué (Comilog) a déclenché une grève générale et illimitée.
Selon le site d’information JourActu, ce mouvement de grève fait suite à des échanges tendus avec les autorités en charge du secteur minier, que les syndicats accusent d’adopter un ton condescendant dans leurs négociations.
Pour rappel, filiale du groupe français Eramet, la Comilog est l'une des entreprises les plus importantes et stratégiques du Gabon, spécialisée dans l'extraction et l'exportation de manganèse. Comilog exploite principalement le gisement de Moanda, situé dans la province du Haut-Ogooué, l'une des plus riches en ressources minières du pays.
Mouvement d'envergure nationale
Outre le secteur minier, d'autres secteurs au Gabon connaissent également des mouvements de grève ou des rumeurs de grèves imminentes, signe indéniable de tensions sociales, souvent liés à des revendications salariales, des conditions de travail ou des désaccords avec les autorités dont le train de vie faste contraste avec le quotidien des Gabonais qui tirent le diable par la queue.
Au ministère des Eaux et Forêts, des rumeurs d’un mouvement de grève vont bon train. le nouveau président du le Syndicat national des professionnels des Eaux et forêts (Synapef), Prince Marc Nsole Biteghe, entend hausser le ton fasse à l'incompétence du CTRI, selon nos confrères de Top Infos Gabon.
Dès son entrée en fonction, Prince Marc Nsole Biteghe a opté pour une approche plus directe, déclarant que « ce n’est pas trop sérieux ce qui se passe au ministère des Eaux et forêts ». Ses propos reflètent un mécontentement de plus en plus palpable au sein des travailleurs du secteur public.
Dans le dos du pigeon voyageur
Ce retour des grèves intervient à un moment délicat pour le général Oligui Nguema, qui doit vanter les prétendus progrès réalisés sous son leadership lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies ce jeudi. Alors que le chef de la junte s'apprête à défendre son bilan sur la scène internationale, les grèves menacent de ternir l’image d’une gestion qui se voulait stabilisatrice et réformatrice. Le CTRI est donc rattrapé par son amateurisme.
Ces grèves ne sont probablement que le début d'un vaste mouvement de contestation qui se prépare silencieusement mais sûrement au Gabon. Il est peut-être temps pour les autorités de changer de cap. Les amateurs en treillis devront trouver le moyen de répondre aux demandes des travailleurs afin d'éviter un blocage généralisé du pays.
