Oligui et le braquage de Mbanié: 3 îles perdues, une nation humiliée

Oligui et le braquage de Mbanié: 3 îles perdues, une nation humiliée

Le régime Oligui n'a jamais eu l'intention de gagner, il s'est auto-saboté pour rembourser une dette à Malabo. Un crime de haute trahison.

MIMONGO—Le 19 mai 2025 restera comme une date sombre dans l’histoire diplomatique du Gabon. La Cour internationale de Justice (CIJ) a tranché : les îles Mbanié, Cocotiers et Congas reviennent à la Guinée équatoriale. Une décision lourde de conséquences, non seulement sur le plan territorial, mais surtout sur le plan symbolique. Elle consacre une fois de plus l’amateurisme d’un État qui, malgré les discours martiaux du général Oligui Nguema, peine à défendre les intérêts fondamentaux de la nation.

Le plus révoltant dans cette affaire n’est pas tant le jugement de la CIJ – fondé sur des arguments juridiques précis – mais l’indigence de la défense gabonaise. Toute la position de Libreville reposait sur un seul document : la fameuse « Convention de Malabo » de 1974. Or, ironie tragique, la copie fournie par les autorités gabonaises n’a pu être authentifiée par la Cour. Autrement dit, le Gabon est arrivé à la plus haute juridiction internationale sans preuve solide, avec un document dont la valeur juridique a été invalidée. Une faute grave. Une humiliation évitable.

Auto-sabotage et haute trahison

À cette incurie manifeste s’ajoute aujourd’hui une rumeur persistante, relayée par plusieurs observateurs, selon laquelle le Gabon n’aurait jamais eu l’intention de gagner. D’après des sources concordantes, ce serait un accord officieux entre Libreville et Malabo qui expliquerait cette étrange mollesse juridique.

La Guinée équatoriale alimente en électricité une partie du nord du Gabon, notamment la province du Woleu-Ntem dont est originaire le père du général Oligui. Certains avancent qu’en échange de cette dépendance énergétique, le régime aurait « cédé » discrètement les îles.

Plus troublant encore : selon le journaliste Jonas Moulenda, critique acharné du pouvoir, ce jugement serait la contrepartie d’un soutien financier massif—chiffré à des centaines de milliards de francs CFA—apporté par Malabo à la dernière campagne d’Oligui. Le recours à des juristes décriés et sans légitimité, comme Marie Madeleine Mbourantsuo, n’aurait été qu’un habillage destiné à donner à cette reddition les apparences d’un revers judiciaire.

Démission ou destitution, seuls remèdes

Il est difficile de ne pas voir dans ce fiasco la main tremblante d’un pouvoir qui continue de confondre loyauté politique et compétence technique. Le choix de confier la défense du Gabon à Marie Madeleine Mbourantsuo illustre tristement cette logique.

Ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, Mme Mbourantsuo est surtout connue pour avoir été le visage institutionnel de décennies de fraudes électorales. Sa présence à La Haye n’aura rassuré personne, ni les Gabonais, ni les juges. Son manque de crédibilité, ajouté à une stratégie juridique approximative, a achevé de discréditer notre cause.

Il est temps que les autorités gabonaises comprennent que le patriotisme ne se décrète pas à coups de slogans, mais se construit par le sérieux, la compétence et la rigueur. La perte de ces trois îles n’est pas seulement territoriale : elle est morale, politique, et symbolise le profond malaise d’un État incapable de se réformer. Oligui doit démissionner ou alors l'armée doit le faire tomber.

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