Puissance militaire : le Gabon, un tigre de papier sous le CTRI

Puissance militaire : le Gabon, un tigre de papier sous le CTRI
Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema rend hommage à feu le vaillant général Nazaire Boulingui Koumba à Tchibanga, le 13 juillet 2024. (Photo: Présidence)

Les forces armées gabonaises sont beaucoup plus faibles que celles de pays de taille comparable, selon le dernier classement établi par un groupe de réflexion. Selon le think tank Global Fire Power, dont le tableau de bord a été rapporté par le site InsideNews241, le Gabon se classe au 132e rang sur 145 pays étudiés. Une situation d'autant plus préoccupante que nous avons une junte militaire à la tête du pays.

MOUNANA— Le tout dernier classement des forces armées mondiales effectué par Global Fire Power a révélé une réalité troublante : l'armée du Gabon est nettement moins puissante que celle des pays au profil similaire. Ce constat est particulièrement surprenant, surtout si l'on considère que le Gabon est dirigé depuis le 30 août 2023 par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses compagnons d'armes regroupés sous le CTRI.

Par exemple, l'armée gabonaise, malgré la présence de hauts gradés à la tête de l'État, est classée bien en dessous de celle de l'Angola. Selon Global Fire Power, les capacités militaires de l'Angola surpassent largement celles du Gabon, que ce soit en termes d'effectifs, de matériel ou de budget alloué à la défense.

Le Cameroun, pays voisin, écrase aussi avec aisance l'armée du Gabon sur quasiment tous les plans sauf en matiere de logistique et en termes d'acces aux ressources naturelles pouvant etre utilisees a des fins militaires, comme l'uranium.

La RDC, pays pourtant en guerre, surpasse le Gabon sur tous les indicateurs de l'index de Global Fire Power. Il y a donc péril en la demeure.

« Des amateurs en treillis »

Ces résultats semblent donner raison à l'universitaire panafricaniste Franklin Nyamsi wa Kamerun qui a récemment qualifié le chef de la junte qui dirige le Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, de « général d'eau douce ».

Comment expliquer que le Gabon, pourtant sous la direction de généraux, ne parvient pas à renforcer son armée ? La logique voudrait que des dirigeants militaires soient mieux placés pour comprendre les besoins et les stratégies nécessaires pour une armée puissante. Pourtant, la réalité montre une incapacité flagrante à moderniser les forces armées et à augmenter leur efficacité.

Des priorités mal orientées ?

Le problème réside peut-être dans la répartition des priorités au sein du gouvernement gabonais. Bien que les généraux soient au pouvoir, il semble que la gestion des affaires militaires ne soit pas à la hauteur des attentes. Des détournements de fonds, une mauvaise gestion et un manque de vision stratégique pourraient expliquer cette faiblesse.

Il est impératif pour le Gabon de revoir sa stratégie militaire. Une réévaluation des priorités nationales, une gestion plus transparente des fonds et une modernisation urgente des forces armées sont nécessaires pour combler le fossé avec l'Angola et d'autres pays de stature similaire. Les généraux au pouvoir doivent assumer leur responsabilité et s'engager dans une véritable réforme des forces armées.