Référendum : Et si la junte du CTRI coupait l'accès aux réseaux sociaux?
Le dernier communiqué de la HAC semble indiquer que les autorités de la transition veulent s'arroger le droit de couper internet ou de perturber l'accès aux réseaux sociaux.
MAKOKOU — Ce samedi 9 novembre, les autorités de la junte du CTRI qui dirige le Gabon ont franchi une nouvelle étape dans leur tentative de museler les voix dissidentes à l'approche du référendum du 16 novembre sur la nouvelle constitution proposée par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.
Sur la chaîne de télévision nationale, un représentant de la Haute Autorité de la Communication (HAC) a émis un avertissement virulent, menaçant de sévir contre l'« usage insidieux des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle pour semer la confusion ».
Ce qui frappe ici, c'est le paradoxe flagrant d'une telle déclaration : cette annonce a été faite par la commission de la HAC chargée de garantir l'accès égal aux médias publics !
Une étrange ironie. Depuis quand Facebook, WhatsApp ou Telegram sont-ils considérés comme des médias publics ? La HAC a-t-elle oublié que ces plateformes sont privées et que les citoyens gabonais ont le droit d’y accéder et d’y exprimer leurs opinions librement ? La junte n’a aucune autorité pour restreindre l’accès libre à ces canaux privés.
Comme un goût de déjà vu
En réalité, les Gabonais ont le droit de s'abonner aux canaux de leur choix, sans que cela relève d’un quelconque contrôle de la junte du CTRI.
Si un citoyen souhaite publier une vidéo humoristique ou exprimer pacifiquement ses idées sur internet, la réponse d’un gouvernement responsable ne devrait pas être de chercher à fermer ces réseaux, mais plutôt de présenter un contre-argument fondé sur des faits impartiaux. C'est ainsi qu'un État digne de ce nom agit pour regagner la confiance et préserver l'unité nationale.
Cette réaction de la junte pousse à se poser des questions : cette interdiction ne trahit-elle pas une certaine peur que le « NON » l'emporte lors du vote ? Allons-nous assister à un nouveau blocage d'internet, comme cela s'est produit sous le régime Bongo ? Mais cette fois-ci, il faut que le peuple gabonais soit prêt à résister. Trop, c'est trop.