Trahison : Oligui ramène les pédégistes au sommet de l'État

Trahison : Oligui ramène les pédégistes au sommet de l'État
Le général-président Oligui Nguema avec l'ex-baron du PDG, Séraphin Moundounga.

Au final, le putsch de 2023 n'était qu'une simple redistribution des cartes entre élites pour préserver leurs intérêts et leurs privilèges.

MOUNANA-Le premier gouvernement de ce qu'on appelle pompeusement Vème République au Gabon vient d'être annoncé et force est de constater que les espoirs d'un véritable renouveau politique ont été cruellement déçus.

Le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui s'était présenté comme l'homme du renouveau après le coup d'État d'août 2023, a finalement dévoilé un gouvernement qui marque le retour en force des figures emblématiques de l'ancien parti au pouvoir, le PDG (Parti Démocratique Gabonais). La transition vers un Gabon nouveau s'avère être une restauration à peine voilée de l'ancien régime.

Les postes clés du gouvernement ont été confiés à des personnalités qui ont fait leurs armes sous la dynastie Bongo, perpétuant ainsi un système que les Gabonais croyaient révolu.

La junte militaire avait promis un changement radical, une lutte contre la corruption et le népotisme, mais ce gouvernement est la preuve flagrante que ces promesses n'étaient que des paroles en l'air. ## Les électeurs trahis Quel affront pour tous les Gabonais qui ont cru en la possibilité d'un nouveau départ ! Après des décennies de règne sans partage de la famille Bongo et du PDG, le peuple gabonais aspirait légitimement à un véritable renouvellement de sa classe politique.

La composition de ce gouvernement est une gifle pour tous ceux qui ont soutenu le coup d'État dans l'espoir de voir émerger une nouvelle génération de dirigeants, libres des pratiques clientélistes qui ont gangrené le pays pendant si longtemps. ## Captation du pouvoir En réalité, ce que nous observons est une captation du pouvoir par les mêmes réseaux d'influence qui ont dominé le Gabon durant des décennies.

Le général Oligui Nguema, loin d'être le réformateur qu'il prétendait être, s'avère être le garant de la continuité d'un système qui a maintenu le pays dans un état de sous-développement chronique malgré ses immenses ressources naturelles. La présence massive d'anciens cadres du PDG dans ce gouvernement révèle la véritable nature de ce coup d'État : non pas une révolution pour le peuple, mais une simple redistribution des cartes entre élites, un arrangement entre puissants pour préserver leurs intérêts et leurs privilèges. ## L'Espoir Déçu d'une Transition Démocratique La transition promise vers un régime véritablement démocratique semble désormais bien compromise. Comment croire à l'instauration d'un État de droit lorsque ceux qui ont été complices des dérives du passé sont aujourd'hui chargés de construire l'avenir ? Comment espérer une lutte efficace contre la corruption lorsque les nouveaux ministres sont issus d'un système qui l'a institutionnalisée ? ## Une Vigilance Citoyenne Plus Nécessaire Que Jamais Face à cette trahison manifeste, la société civile gabonaise et l'opposition doivent redoubler de vigilance. Il est crucial de ne pas laisser cette Vème République devenir une simple continuation de l'ère Bongo sous un autre nom. Les Gabonais méritent mieux que cette mascarade politique qui insulte leur intelligence et bafoue leurs aspirations légitimes au changement. Le peuple gabonais a été dupé, mais il n'est pas vaincu. La lutte pour un Gabon véritablement démocratique, où le pouvoir serait au service des citoyens et non d'une oligarchie, doit se poursuivre avec plus de détermination que jamais.

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