Un rejeton du CTRI poignarde froidement deux citoyens

Un rejeton du CTRI poignarde froidement deux citoyens
Un agent de la santé prend soin de l’une des deux victimes d’un agent de la Garde républicaine dans un hôpital de Libreville. (Source: Badecon Gang)

Selon des témoins, l’agent de la Garde républicaine était enragé parce qu’une femme a rejeté ses avances.

MELEN —  En octobre 2023, deux mois seulement après le renversement du tyran Ali Bongo par la junte militaire du CTRI, un jeune homme du nom de Karl fut battu à mort par des agents de sécurité. Son crime ? Avoir violé le couvre-feu.

Pourtant, la sanction légale prévue pour une telle infraction n'était que de passer la nuit avec une patrouille en extérieur. Karl n'a jamais eu cette chance : il a perdu la vie sous les coups brutaux des éléments forcenés des forces de l'ordre.

Abus, indignation et rebelote

Cet événement avait défrayé la chronique et causé l’indignation à travers le Gabon. Mais les Gabonais étaient bien loin de se douter que ce n’était que le début d'une longue série noire de violences perpétrées en toute impunité par ceux-là même qui clament nuit et jour avoir libéré le pays.

Quelques jours avant les célébrations de Noël, Lionel, 30 ans, est assassiné par des agents de sécurité. Indignés et désespérés, sa famille et ses proches ont transporté son corps jusqu'au tribunal de Port-Gentil pour protester contre cette injustice révoltante.

Quelques semaines plus tard, en avril, un autre drame survient dans la ville de Moanda, au sud du pays : un homme est retrouvé mort dans un commissariat, dans des circonstances suspectes qui laissent présager une nouvelle bavure policière.

La violence des forces de l'ordre ne fait que s'intensifier.

À Franceville, Brenda, une femme enceinte, est sauvagement battue par deux agents après une simple dispute concernant de la petite monnaie.

Et rebelote en ce mois d’août : une nouvelle agression vient de secouer le pays : deux civils poignardés par un agent de la Garde républicaine dans la capitale après qu'une femme a repoussé ses avances. Cet acte de barbarie de trop n’est rendu possible que par le sentiment d’impunité transmis depuis les plus hauts échelons du CTRI.

Violences entre policiers, militaires et GR

Cette impunité est devenue si évidente que les agents de sécurité ne se limitent plus à attaquer des civils sans défense.

Au fil des mois, les Gabonais ont assisté à des affrontements physiques entre des agents de la police et des éléments de l'armée, souvent pour des motifs aussi futiles qu'un match de football amical.

Le cas le plus dangereux reste celui où des membres de la Garde républicaine ont violemment pris d'assaut un commissariat à Nzeng Ayong, dans la capitale, pour libérer de force l'un des leurs, qui avait été placé en garde à vue.

Ce climat de violence et de terreur est encouragé par l'inaction des plus hautes autorités. Il est impératif que les dirigeants militaires actuels, à commencer par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, prennent leurs responsabilités et mettent un terme à ces dérives avant qu'une tragédie irréversible ne fasse basculer le Gabon dans un conflit sanglant interne généralisé.

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